RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

2. LES IMAGES LIBRES 2. 2021 12 23 DE LOÏC BOYER ET DU NO MAN'S LAND QU'EST LE PETIT DOMAINE

2. LES IMAGES LIBRES. DEUXIEME ÉPISODE. 2021 12 23

 

DU LIVRE LES IMAGES LIBRES DE LOÏC BOYER

ET DU NO MAN'S LAND,

VÉRITABLE PARC DE PRIVAUTÉS,

QU'EST,

EN MATIERE DE DROITS ET DE LÉGALITÉ,

LE VERT PARADIS DE

LA LITTÉRATURE POUR LA JEUNESSE

 

Avertissement au lecteur :

          Je ne suis pas feuilletoniste mais suis cependant, pour l'occasion, forcé par les circonstances, en pleine immersion dans tout un lot d'interprétations et de falsifications désobligeantes qui émaillent le livre Images libres d'un certain Loïc Boyer, édité et catalogué par Christine Morault des Éditions MeMo, dans la catégorie des monographies, contraint d'avoir à reprendre, pour les rectifier et, par le détail, depuis les tenants jusqu'aux aboutissants, rétablir la vérité des faits en les re-racontant aux lecteurs, en me démêlant du mieux possible des entrelacs de tout un ramassis de certitudes assénées sans nuances, alors qu'elles ne sont que demi-vraies et demi-fausses et parfois même inventées de toute pièce...

        Lourde charge et pensum dont je me serais bien passés mais qui m'incombent puisque je suis encore en vie, m'obligeant, en fonction de ce que je sais pour l'avoir vécu, à faire le net et le clair, afin que les lecteurs ne se laissent pas mener en bateau dans les dérives illusoires d'un labyrinthe frelaté.

          Un livre dont l'ambition était, d'après ce que m'en avait dit l'auteur, Loïc Boyer, avec qui j'étais en relation épistolaire depuis ces quatre dernières années, de valoriser la littérature pour la jeunesse et les illustrations de type graphique, mais qui s'avère n'être, une fois terminé, qu'un livre partial visant à promotionner certains illustrateurs que l'auteur porte aux nues mais au détriment de ceux qu'il ignore et au mépris de l'objectivité d'information que l'on doit à la vérité historique des faits.

       Cela au nom d'une partialité prétentieuse, comme si l'auteur se prenait pour le pape international des valeurs graphiques et s'il était chargé de distribuer des bons points à ceux qu'il choisissait d'élire pour faire partie de sa cour.

        La supercherie longuement préméditée de Loïc Boyer allant jusqu'à présenter, pour mieux tromper ses lecteurs, ce brouillon pétri de falsifications, comme une thèse doctorale universitaire avec renvois de références en bas de page et une bibliographie impressionnante... avec en appoint, pour cautionner et garantir le tout, et donner plus de poids et d'authenticité à son tissu d'interprétations fallacieuses, une postface demandée à une personne au-delà de tout soupçon, la conservatrice Viviane Ezratty, celle qui, avec Françoise Lévêque, m'a incité à déposer mes archives d'édition dans la petite Bibliothèque de l'Heure Joyeuse, avant qu'elles ne soient transférées ensuite dans la Médiathèque Françoise Sagan, dont elle était devenue la conservatrice en chef.

         Loïc Boyer ne fait pas dans la dentelle. Emporté dans son élan de groupie et subjugué par ses adorations, il s'emballe et, oubliant son sujet, la littérature pour la jeunesse, certainement par incompétence et pour ne pas perdre de temps à désembrouiller les lacis tortueusement enchevêtrés d'un média qui ne l'intéresse pas – Alors que ce sujet lui permet pourtant de se présenter et d'opérer en spécialiste accrédité dans les bibliothèques publiques pour arrondir ses fins de mois –, il choisit habilement d'éviter d'en parler, cela certainement pour aller plus vite et paraître moins dogmatique, en se complaisant à ne valoriser, et à survaloriser même; que les illustrations de ses illustrateurs préférés, qu'il donne comme plus graphiquement significatives, en contrevenant ainsi, délibérément, au recensement objectif plus large des illustrations les plus originalement intéressantes qu'il s'était fixé de faire, qu'il aurait dû faire et que je pensais qu'il ferait en circonscrivant une période très précise de notre histoire allant du début des années soixante aux vingt années suivantes.

         Avec un titre, Les Images libres, qui ne veut pas dire grand chose lorsqu'on ne les explicite pas, en replaçant les livres dont elles sont tirées, dans les contextes psycho-politico-sociaux de ces trente années, et si on ne les éclaire pas du renvoi de lumière désapprobateur, systématiquement et généralement restrictif et négatif, que leur attribuèrent, sans compter et dans un déferlement d'indignation même, au nom de la normalité et de la bienpensance, les analystes-critiques responsables de la rubrique Littérature enfantine qui oeuvraient au sein des diverses institutions nationales de culture et d'éducation.

         Mais, pourrait-on se demander alors, lorsqu'on feuillette le pages du livre de Loïc Boyer : En quoi?... Et de quoi ?... ces Images sont-elles libres ?...

         Sans que rien, jamais, à la lecture du texte de l'auteur, où à l'examen des illustrations qu'il a choisies de reproduire d'après certains albums d'éditeurs triés sur le volet – dont certains que j'ai initiés, édités ou fait édités et qui me donnent le droit d'intervenir et de m'insurger –, ne nous permette d'avoir une idée très précise des différences et des distinctions graphiques que nous pourrions établir entre ce qu'expriment d'une part, les images, d'emblée, d'une manière réflexe uniforme et monosémique, et d'autre part, les distinctions graphiques que peuvent receler et sous-entendre, les illustrations, dans les arcanes reflets de leur structure polyvalente en abîme.

       Avec, de ma part, pour conclusion sarcastique une réflexion finale : «...images seulement libres, en somme, de tous droits... dont Loïc Boyer s'approprie pour s'en servir abusivement à sa guise et à qui il fait dire n'importe quoi !...»

       Je veux dire par là que, contradictoirement aux fonctions de graphiste ou d'éditeur ou de directeur artistique... et bien d'autres attributions prétentieuses que Loïc Boyer revendique à hauts cris sur Internet pour asseoir ses pouvoirs décisionnaires... le seul choix de son titre et les doutes ou incertitudes qu'il suggère, remettent en question, de fait, toutes les qualités et compétences qu'il s'accorde lui-même. 

       Autant de preuves qui démontrent, qu'à trop vouloir se valoriser pour s'imposer en spécialiste graphiste national et international – grand parmi les plus grands selon un culte bêta –, Loïc Boyer ne prouve que ce que son livre, malgré lui, révèle : ses insuffisances et ses carences, voire ses incompétences, aussi bien en matière de culture littéraire qu'en expression graphique.

          Un livre pourtant riche de détails croustillants et abondamment illustré qui, bien que bourré d'inepties, risque de faire son petit bonhomme de chemin dans le réseau institutionnel des bibliothèques publiques puisque c'est là, dans ce réseau particulier que, depuis plusieurs années, se ménageant soigneusement un statut de spécialiste de littérature pour la jeunesse, son créneau, Loïc Boyer a patiemment mis au point, au titre de commissaire d'expositions ou de conférencier, ses introductions... En témoigne l'actuelle exposition

Sans fin la fête.

Les années pop : 1963-1983

          qui se prépare à la Bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon...

 

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          Inepties et falsifications induites par ces Images libres, certes imputables au premier chef à l'auteur mais que l'éditrice Christine Morault des Éditions MeMo enfourche, endosse et ratifie sans se soucier des avis éventuels que les ayants-droits – moi en l'occurrence –, pourraient opposer à ces interprétations fantaisistes... Car, manifestement, Loïc Boyer ne se prive de rien et comme un chien dans un jeu de quille, en pique-assiette pataud, mais prétentieux, il avance tout à trac ses pions et ses jugements de valeurs – dans l'intention vraisemblable d'épater son père, né avant lui dans le métier –, et de combler ainsi d'aise sa petite cour de bibliothécaires ferventes, en se flattant de révéler de bien pauvres vérités cachées qui n'avaient jamais été dites jusque-là.

          Il se trouve que je n'ai pu avoir l'insigne honneur d'être confronté à ce tissu imbécile de flatteries et de vérités truquées qu'à partir du 2 décembre, lorsque Caroline Lascaux, l'adjointe de Christine Morault éditrice des Éditions MeMo, m'a offert l'opportunité de parcourir une partie de la maquette de ce qu'elles intitulent une Monographie dont le titre est Les Images Libres, puis, à ma demande, le 10 décembre, toute la maquette,  comportant toutes les illustrations choisies, alors qu'en fait, les dés ayant été jetés et le livre imprimé le 6 décembre, on ne m'accordait plus que le déplaisir des yeux, sans avoir la possibilité d'intervenir, en fonction de mes droits d'éditeur, de concepteur ou de directeur de collections – rémunéré je le rappelle au pourcentage de 2% par livres vendus –, pour obtenir des corrections et rectifications aux libéralités d'interprétations que, sans se soucier de la vérité des faits, l'auteur s'était autorisé à débiter, comme si les livres dont il se servait pour se valoriser étaient déjà dans le domaine public et comme s'il était le propriétaire de tous les droits.

          Un fait est certain : Christine Morault, l'éditrice, enfourchant en confiance, les yeux fermés, ce que Loïc Boyer devait avancer pour la rassurer, ne s'est jamais manifestée au préalable, lorsqu'il était encore temps... Ce qui me donne le droit de penser que, me traitant probablement de vieux débile impuissant, elle ait pu, encouragée par son complice malhonnête, considérer qu'elle pouvait m'envoyer aux orties : « Mon p'tit père, t'es plus dans l'coup!...Que tu le veuilles ou pas, nous dirons ce qui nous plait !... Contente-toi d'approuver et de dire merci car c'est ainsi que le livre paraîtra! »

          La manière était péremptoire et radicale et je suis enclin à penser que Loïc Boyer, en aparté, se flatte certainement d'avoir réussi à me tromper et qu'il ricane même en sachant que je vais ruminer, pour le reste de mes jours, la couleuvre qu'il m'a fait avaler.

          Cela pour dire que ce livre mal entrepris et mal assuré, pleins d'erreurs, d'inepties, d'approximations et de falsifications ou, au contraire, bourré d'éloges et de flagorneries tellement dithyrambiques qu'ils discréditent ceux-là-mêmes que Loïc Boyer entend flatter, n'est et ne sera considéré, j'en fait mon pari  – Tant pis pour l'auteur et tant pis pour l'éditrice qui s'est laissée bernée –, que comme un mauvais coup d'épée dans l'eau à la fois pour ce qui est de la littérature pour la jeunesse et pour les illustrations de type graphique.

          Car, selon mes humbles appréciations et contrairement aux présomptions de Loïc Boyer, qui assène, sans nuances – en pontifiant et en cirant les bottes de ceux qui, nés avant lui, ont eu, eux, le mérite de prendre les risques d'agir et de publier des livres –, un grand nombre de bobards gros comme des montagnes pour donner du poids à ses élucubrations...  je pense que son livre n'a vraiment aucune chance, vraiment aucune, de tromper les lecteurs et de faire date dans l'histoire de la littérature pour la jeunesse...  

          Même si, bien maladroitement, pour faire passer sa pilule et nous faire gober ses fausses vérités et ses allégations mensongères, Loïc Boyer adopte ce ton enjoué, presque guilleret, sur lequel on annonce des vérités premières...

         Maladresses lourdement chargées de ses intentions crédules, presque infantiles et, un brin, bébêtes, qui vont forcément induire le lecteur à penser qu'on le prend pour un corniaud !

          Ce qui me permet, pour le dire autrement et trivialement en concluant que ce livre, Les Images Libres, catalogué par l'éditrice dans sa collection de monographies, est bien loin d'avoir, sur le plan de l'information objective, les qualités d'humilité historiques requises qui auraient pu lui permettre, en chiffre de ventes, de faire un tabac !...

         Je prédis même qu'il sera vite rangé dans ce lot de livres inutiles qu'on feuillette distraitement pour survoler les illustrations mais sans s'intéresser aux références textuelles qui les accompagnent... pour être classé aussitôt, selon les lois cruelles du marché et le système meurtrier des méventes en librairie, dans la catégorie des mises en solde ou plus gravement dans celle, mortuaire, de la mise au pilon...

      Deux formes d'éliminations qui sont très efficacement et scrupuleusement gérées par des gens qui, certes, font partie de la catégorie des fossoyeurs mais en bénéficiant tout de même, parce que très habilités en magouilles en tous genres, de l'honorabilité dont jouissent tous ceux et celles qui se rangent dans la branche industrielle des métiers du livre... Un corporatisme solidement vénéré dans la tradition de la culture alors qu'il est peuplé, comme dans tout corporatisme, par le meilleur et le pire ! Tant et si bien que je peux aisément dire, moi qui ait subi en 1982, venant de Bernard Foulon, héritier de la maison Hatier, la mise en solde des trente livres que j'avais publiés aux Éditions de l'Amitié, que cette mise au rebus, décrétée ou non avec l'aval de l'éditeur, est une condamnation en un purgatoire expiatoire d'où ils peuvent néanmoins continuer d'être exploités à bas prix ou, au contraire, être relégué en réserve, dans un coffre-fort protégé en attendant que leur valeurs montent...

 

       « Chaque livre, comme chacun de nous, a son destin, me disait, en soupirant, Jean-Claude Brisville – qui avait été directeur du livre de poche –, et un destin imprévisible !... Et nul ne sait très bien à l'avance ce qu'il sera !...»

        Il parlait vrai et je pus le vérifier en chemin !

 

       Tout en constatant que pour la première de ces éliminations, celle qui consiste à exclure des livres du circuit du marché courant, à savoir dans les librairies autonomes dites indépendantes, leur marginalisation ressemble fort à une sorte de renvoi pur et simple vers un relai d'occasions, véritable purgatoire où, relégués au bon vouloir du payeur, le prix fixe du livre n'a plus sa justification...

 

       Mais que le lecteur ne se trompe pas et qu'il ne se fie pas à cette fausse marginalisation, car, cette mise en purgatoire n'est souvent qu'une habile stratégie commerciale, manigancée par des marchands – cas de la plupart des livres que j'ai publiés –, qui ne sont, somme toute, même s'ils revendiquent de faire partie de l'honorable confrérie des gens des métiers du livre, que d'habiles trafiquants-spéculateurs, dont les motivations loin d'être culturelles ne sont que financières : faire monter les valeurs et les prix de ces livres marginalisés à seules fins de mieux les promulguer ensuite comme d'exceptionnels « livres rares » et de pouvoir ainsi, sans avoir à dédommager les créateurs responsables de leur existence, empocher tous les profits ...

      Pour ce qui est de la seconde forme d'élimination, celle de la mise au pilon, je peux dire, en me flattant, que je n'ai jamais eu, pour ma part, l'occasion de voir certains des livres que j'ai publiés, maltraités et réduits à l'état de déchets, puis de  poussière, afin d'être recyclés en pâte à papier ou plus funestement expédiés dans une sorte de funérarium où ils auraient été consumés pour finir en cendres...

 

         A ces deux sortes de destins tragiques s'ajoute celui que mentionnait Jean-Paul Sartre en mentionnant le silence sépulcral des bibliothèques où, le temps passant, les livres, véritables reliques, sont embaumés pour devenir « des urnes funéraires » que seuls des anachorètes d'exhumation peuvent vouloir tirer, en paléontologues privilégiés, de leur lourd dernier sommeil...

 

          En bref, pour en revenir au livre Les Images libres de Loïc Boyer, je peux dire que ma déception fut d'autant plus intensément sinistre qu'elle était brutale et que je ne pouvais m'y attendre et m'y préparer... La relation qui s'était établie entre nous, avec mon plein consentement, me semblait vraiment de confiance et faite pour durer dans le temps... Alors qu'à compulser la maquette entière de l'ouvrage, lorsqu'elle me fut soumise le 10 décembre, je tombais des nues, effaré même par tant de commentaires piqués à tort et à travers, parmi tous ceux, anonymes, qui circulent dans les réseaux sociaux... D'autant plus peiné et attristé que j'avais encore, naïvement et illusoirement, l'impression que je pouvais apporter, point par point, par mes remarques, précisions et mes demandes de rectifications, des améliorations au livre en cours... Alors que ni l'auteur, ni l'éditrice, n'avaient la moindre intention, puisque le livre était déjà en cours d'impression, d'en tenir compte...

        Le verdict était clair : Loïc Boyer, qui avait longuement muri et prémédité son coup et qui n'en était certainement pas à sa première manipulation, avait choisi de décider de me traiter, une fois pris ce qu'il avait à prendre parmi toutes les informations que j'avais cru bon de lui donner pour expliquer comment les livres que j'avais publiés avaient été initiés, conceptualisés et fabriqués, en vieux croûton sénile et déficient, perdant la mémoire même... Et comme si lui, porteur-sain de vérités inaliénables, s'était vu contraint de me donner à voir et de se charger de gérer ma curatelle...

       Pourquoi se priver d'ailleurs puisque cette stratégie lui avait bien réussi la première fois, lorsqu'il avait, en me mettant devant le fait accompli, sans demander d'autorisations à personne et en se plaçant au-dessus des lois, réalisé ses vidéos de Cligne Cligne Magazine?...

 

         L'insolence et le mépris de certaines personnes, accompagnés d'une servilité envers certaines autres, celles qu'ils jugent être des intouchables, semblent être, en négatifs et en positifs, les premières confortant les secondes et réciproquement – comme le fait habituellement sa coreligionnaire, Cécile Boulaire, au nom d'un binarisme d'évaluation radicale, allant, systématiquement, du laudatif au ségrégatif avec vis-versas récurrents –, les atouts ambigus et troubles, qui font partie de la stratégie manipulatrice dont Loïc Boyer use communément...

        Une tactique soigneusement mise au point qui lui permet, en nous faisant un pied de nez, de se faire passer comme un libre penseur doté de connaissances et de convictions irrécusables, alors qu'il ne fait, en s'en attribuant tous les mérites, que nous servir un ramassis d'affirmations tirées de commentaires glanés de ci delà, à partir d'articles de commentateurs-trices notables, qu'il recopie plus ou moins mal...  Parfois même sans les avoir assimilés et sans avoir la moindre notion des préjudices et des torts qu'ils pourraient causer ...

       En clair et net, je pense qu'en cette manière d'agir, dont Loïc Boyer fait preuve pour ce livre Les Images libres, se résume toute une philosophie malhonnête et perverse de comportement, au nom d'un principe de louanges et de glorification qui trahit bien, même si elle est assez couramment commune et habituelle dans les labyrinthes de l'édition traditionnelle, la mentalité déplorable de l'auteur... Une philosophie d'arrivisme et d'égotisme exacerbés dont l'outil essentiel est la glorification sanctificatrice. Glorification des autres et de soi dont j'ai pris conscience dès mon enfance, que je désapprouve et que j'exècre, et que je n'ai jamais pratiquée; mais contre laquelle j'ai eu fortement à faire avec les trois personnes malhonnêtes que Loïc Boyer vénère : Harlin Quist, Étienne Delessert et Patrick Couratin... qui me permet de déduire, en estimant selon le proverbe que ceux « qui s'assemblent se ressemblent » que Loïc Boyer est aussi, comme ses trois héros vénérés, un arriviste et un fraudeur... Et qu'il mérite en conséquence qu'on lui rappelle qu'il n'a pas le droit, sans me concerter et sans tenir compte de mes réserves et demandes expresses de corrections, de se servir, quels que soient les bons usages qu'il puisse prétendre en faire, de mes divers droits patrimoniaux sur les illustrations faisant partie des livres que j'ai publiés. 

 

         Son acte est une infraction qui mérite une dénonciation publique.

 

        Raison qui m'autorise à faire celle que je fais aujourd'hui, dans ce blog, accompagné d'une alerte d'avertissement que j'adresse aux deux sociétés de gestion de mes droits patrimoniaux : la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia) et la SOFIA (Société française des intérêts des auteurs de l'écrit).

 

          Ce refus d'entendre de Loïc Boyer et cette inconscience, ou cette incompétence... ou bien ce manque de bonne volonté... certainement encouragés par la nonchalance de son éditrice – devenue forcément, par son association dans la publication, complice de la forfaiture de son auteur –, prouvent, encore une fois, pour moi, que les ruses, les stratagèmes et les alibis dont se servent, sous couvert d'un faux amateurisme, des intrigants et des intrigantes malhonnêtes qui viennent pâturer dans le pré-carré de la littérature pour la jeunesse, restent encore et toujours d'actualité... Et que ces faussaires n'agissent ainsi que parce qu'ils savent pertinemment qu'ils n'auront pas à craindre et à écoper des jugements, des peines et des frais à rembourser en dommages et intérêts auxquels ils seraient astreints si leurs méfaits se situaient en édition pour adultes !...

          En me répétant, j'insiste à dire que ces entorses à la loi sont banalement récurrentes dans ce landernau de la littérature pour la jeunesse et qu'elles se pratiquent couramment sans que les divers responsables  que ce soit du côté des éditeurs-producteurs professionnels copieusement puissants de cette branche de l'édition française, ou bien du côté institutionnel de la réception des ouvrages et des divers responsables de la prescription nationale, ne daignent et ne souhaitent s'en préoccuper pour y mettre fin.

 

     C'est un état de fait ! Il est lamentable et aberrant mais il perdure puisque personne n'ose s'élever pour le dénoncer et l'abattre !

 

         Un état de fait qui a été instauré dans le temps par le patriarcat et la phallocratie d'inspiration politique et religieuse, virilisant abusivement les fonctions et les pouvoirs masculins et les institutions dont ils étaient les seigneurs-maîtres gérants, au détriment de ce continent – landernau, pré-carré, vert paradis ... des attentions et productions pour la jeunesse –,  très spécifiquement circonscrit pour être survalorisé sur le plan des soins, de la commisération et du divertissement puisqu'il s'agissait de la progéniture de la survie de l'espèce, tandis qu'il était à la fois, et en même temps, dévalorisé comme étant un territoire d'enfantillages, sorte de nurserie ou de luna-park, celui des enfants, confié aux femmes – enfants et femmes étant considérés comme immatures politiquement –, qu'il était de bon ton et tout à fait naturel de considérer, parce qu'il était surprotégé, comme étant à l'abri des lois...

 

      A l'abri des lois certes mais pas des fraudeurs-ses et prévaricateurs-trices qui trouvaient dans ce “no man's land” l'occasion de faire leurs choux gras !

 

      A l'abri des lois avec aussi, en revers de médaille, puisqu'il était le champ des enfantillages et de la littérature enfantine, une couleur d'infantilisme qui discréditait le tout, au point de ne pas mériter d'être pris au sérieux !... Bernard Pivot me dira même, lors de mon passage à son émission en mai 1974, pour la présentation de mon adaptation du Petit Poucet, publié dans le cadre de Grasset Jeunesse, qu'il ne se risquerait plus jamais à parler de livres pour enfants... Et comme je m'en étonnais il me répondit qu'il y perdrait en prestige et se décrédibiliserait aux yeux des lecteurs adultes qui suivaient ses émissions ...

 

      Ce qui en somme revenait à dire, que la société culturelle à prédominance judéo-chrétienne qui nous gouvernait avait consciemment établi un fossé infranchissable entre les deux univers, l'un méritoirement sérieux parce que socio-politico-religieux géré par les mâles, et l'autre, secondairement et relativement de sous-importance, qui ferait l'affaire des femmes à condition qu'elles soient épouses et mères...

     Ce qui impliquait de fait que cet univers sous-estimé et sous-évalué en était réduit systématiquement, à reporter ses sous-estimations et ses sous-évaluations non seulement sur les femmes qui choisissaient d'en assumer les responsabilités, en se contentant des rôles subalternes de protectrices des foyers, de nourrissonnes et d'employées ménagères qui leur étaient affectés, mais aussi, sur les responsabilités dont elles étaient chargées : l'éducation des enfants et les outils et moyens produits et à produire pour assurer cette éducation dont les livres et la littérature étaient les principaux outils.

          A signaler cependant, prémices d'un avenir plus juste, comme j'ai pu le constater en 2018 et par deux fois en 2019, qu'un lent progrès s'est instauré tout de même depuis le début des années soixante, parmi quelques éditeurs-trices spécialisés-sées en productions pour la jeunesse, afin de restaurer, pour le faire entrer dans l'ordre, ce domaine de sans-droits – et des passe-droits qui en résultent –, puisque j'ai eu le plaisir et la satisfaction d'être contacté et sollicité, à trois reprises et à très peu de temps d'intervalle, par trois organismes qui témoignaient de leur sérieux et de leur volonté d'honnêteté...

         Toutes trois étant parties prenantes de la légalisation de ces droits et qui me demandaient, en vue d'imposer et de se plier à cette légalisation, avant d'en user et de s'en servir, de leur accorder la possibilité de reproduire quelques illustrations tirées des livres que j'avais publiés.

          Exceptions qui confirment la règle bien sûr, mais qui, tout de même, annoncent qu'une prise de conscience professionnelle est en marche pour tenter de réguler et d'empêcher les prévarications coutumières qui, à tant être répétées sans être pénalisées, s'étaient acquises dans le temps, une illégalité légitimée qui avait presque force de loi.

          Je cite là, en les félicitant de leurs initiatives, trois entreprises d'importance dont je ne peux que saluer les démarches, même si, derrière la façade, en sous-main, se profilaient encore, pour deux d'entre elles, des intentions de nuire ou de mésestimer la valeur et l'imagination créatrice des auteur-res et des illustrateurs-trices que j'ai sollicités-ées et qui m'ont permis de publier les livres que j'ai publiés.

          1. Il s'agit d'une part, en 2018, des Éditions Didier – où Loïc Boyer tenait déjà un rôle de conseiller graphique –,  au moment où elles préparaient la publication de Lire et choisir ses albums écrit par Cécile Boulaire, présentée comme « maître de conférence spécialisée en littérature pour la jeunesse », dont les motivations  étaient de « proposer au lecteur adulte des clés pour entrer dans la ... et d'être un « petit manuel à l'usage des grandes personnes dans la collection Passeurs d'histoire » etc... etc... mais qui, après avoir exprimé leur demande de droits de reproduction de certaines illustrations de livres que j'avais publiés, eurent l'honnêteté de répondre à ma demande et de me fournir, afin que je puisse juger de la recevabilité de leurs sollicitations, les parties de texte de Cécile Boulaire qui accompagneraient les illustrations des livres que j'ai publiés...

       Démarche classique et respectueuse des accords et compromis possibles entre un éditeur exploiteur de droits et des ayants-droits, détenteurs de leurs droits patrimoniaux... qui ne s'est pas bien terminée par l'octroi de mon autorisation mais qui eut le mérite de se conclure dans la légalité et le respect des droits de chacun.

         2. Cela, tandis qu'une rebelote plus âpre, un peu plus tard, en 2019, se faisait jour au moment de la préparation, dans le cadre prestigieux de la BNF, de l'exposition Ne les laissez pas lire, en hommage au  fameux livre Laissez-les lire de la patronnesse Geneviève Patte, , qui me sollicitait – certainement par l'intermédiaire d'organisateurs fraîchement improvisés pour mettre sur pied cette manifestation qui, ignorant tous les dénis, torts et préjudices que les divers  responsables de la congrégation “Joieparleslivres-CNLJ-BNF” avaient causé aux livres que j'ai publiés – notamment Geneviève Patte et ses vestales affiliées –, exprimait de nouveau leur volonté d'utiliser des droits de reproductions de ces illustrations que leur congrégation avaient jugées, trente ans auparavant, “ non conformes ou dangereuses pour les enfants”, mais en me demandant cette fois d'y adhérer et même de leur accorder ma bénédiction...

          Inconscience ou perfidie qui incitaient ces affiliés-ées de la BNF, nés-ées de la dernière pluie, à penser que je pouvais être assez sot pour leur prêter main forte et plaider contre mon camp, en applaudissant à leurs intentions de réengager le processus de dénigrement général qui avait été entretenu perfidement, pendant plus de trente années, dans leur administration contre les textes ou les illustrations des livres que j'avais produits ou faits produire.

           3. Enfin c'est en 2019 aussi, à l'occasion du transfert d'une partie de l'exposition Le Mai 68 des enfants, qu'avait réalisée à Paris, sous la houlette de Viviane Ezratty, la Médiathèque Françoise Sagan, vers la Bibliothèque de l'Alcazar de Marseille, que j'eus la désagréable surprise de prendre en flagrant délit, une petite entreprise régionale d'arts Graphiques, dénommée Toner Kebab, se prévalant d'être un Studio de « Design Graphique », mais aussi d'être plus honorablement un « Laboratoire d'expérimentation et de recherche, de pratiques plastiques et de médiations, de techniques et de technologies appliquées... » d'avoir pris la détermination de s'arroger le droit de mettre en oeuvre un « Projet d’adaptation en jeu-vidéo de l’album “Les télémorphoses d’Alala” de Guy Monréal, illustré par Nicole Claveloux dans le cadre de l’exposition le “68 des enfants” à la bibliothèque municipale l’Alcazar. » sans se soucier d'avertir et de savoir ce que pourraient en penser les ayants-droits que sont les héritiers de l'auteur Guy Monréal, sa famille et son légataire Christian Solet, l'illustratrice Nicole Claveloux et moi-même, détenteur du copyright de l'album...

            Projet contre lequel je me suis élevé aussitôt, en accusant puisqu'ils avaient été les commissaires représentants délégués par la médiathèque Sagan, pour l'installation de l'exposition à la Bibliothèque de l'Alcazar de Marseille, aussi bien Cécile Vergez-Sans puisqu'elle habitait la ville, que Loïc Boyer qui ne pouvait pas ne pas être au courant du projet, voire même, qui devait en être, j'en mets ma main au feu, par sympathie professionnelle et pour se flatter d'avoir l'honneur de le patronner, le complice, voire même l'instigateur.

          4.Enfin, preuve pour moi que je n'étais pas seul à me plaindre de ces entorses aux droits d'édition et à me battre pour qu'elles cessent, c'est en 2020, en découvrant par hasard, sur le net, un article très bien construit et plutôt élogieux pour les livres que j'ai publiés, paru sous le titre Textualités, que j'ai pu prendre contact avec les auteurs de cet article et avoir le sentiment enfin que la bataille de ces droits d'édition était enfin en passe d'être mise rigoureusement sur le tapis de manière claire et incontestable... Puisque les auteurs, Anne et Louis, écrivaient en s'adressant à leurs lecteurs et à celui que je feignais d'être sans m'annoncer : « Si toutefois, vous souhaitez nous citer dans vos propres articles, merci de le faire selon la législation en vigueur concernant le droit à la propriété intellectuelle. Nous autorisons la reprise d’extraits de nos articles si la personne qui nous cite mentionne notre nom et fait un lien vers l’article cité, comme le stipule la loi. Par contre, il est interdit de reproduire l’intégralité de chacun de nos articles, pratique répandue sur le web, bien qu’elle soit illégale et immorale, et cela, même si vous mettez le lien vers notre article en tout petit, à la toute fin ou que vous diffusez notre travail sur les réseaux sociaux. » Anne et Louis.

        Comme je l'ai dit maintes fois auparavant sans avoir le moindre effet sur l'état des choses et comme je le redis aujourd'hui devant les libertés que se sont accordés Loïc Boyer et Christine Morault des Éditions MeMo : La littérature pour la jeunesse est un domaine préservé où les grands trusts internationaux et les entreprises d'éditions d'héritage ont des privilèges dont ne peuvent bénéficier les jeunes éditeurs-trices frais émoulus-ues et pleins-nes d'idées et d'énergies nouvelles qui, animés-ées de bonnes intentions et de sérieuses motivations professionnelles, choisissent de s'improviser et de s'imposer dans le métier.

          Si les obstacles et les embûches qu'on leur tend ne sont pas toujours perceptibles aux communs des prescripteurs-trices et consommateurs-trices de livres pour la jeunesse, ces entraves n'en sont pas moins bien réelles et bien oppressives, voire parfois, souvent, la plupart du temps même, meurtrières, alors qu'arrivés-ées dans le métier de l'édition pleins d'espoirs en leur foi et en leur imagination, en pensant pouvoir et devoir apporter leur pierre afin de renouveler et de régénérer la tradition singulière de ce média d'expression, ces jeunes se retrouvent déboutés et marginalisés par l'organisation draconienne du système de mise en vente, comme s'ils étaient des usurpateurs malfaisants venus chasser dans des propriétés privées.

          Le mauvais accueil que leur font les grands trusts et les maisons d'héritage par leur système bien rôdé de main mise exclusive sur la majorité des librairies françaises et l'étranglement des ventes potentielles auxquelles ces jeunes éditeurs-trices seraient en droit de prétendre, sont monnaies courantes et, de manière récurrente, tristement banales. Elles sont injustes et illégales, tout le monde pourrait en convenir, mais elles sont pourtant admises, tolérées et consenties par tous, sans que jamais ne filtre dans la presse, qu'elle soit de gauche ou de droite, l'irrégularité commerciale foncière qui la commande et qu'elle instaure dans une continuité qui se veut pérenne et inattaquable..

          C'est dans ce landernau, géré par les grands trusts internationaux et les entreprises d'éditions d'héritage et à leurs bénéfices, que j'ai pu noter pour ma part, lorsque j'étais en fonction au sein du groupe Hachette, des Éditions Universitaires puis des Éditions Hatier-l'Amitié, comment, au prétexte du respect de la tradition, on voulait m'inciter à adopter les mêmes vieux codes, poncifs et partis-pris éculés et périmés – ceux notamment qui relevaient et qui entérinaient la sacrosainte culture judéo-chrétienne phallocrate, figée et immobiliste–, ainsi que, cela allait de soi, toutes les censures et les mises à l'index et les passe-droits qui, pour le plus grand profit de ces trusts et familles d'héritage, en découlaient.

          Je ne généralise pas en disant cela mais dénonce ici simplement la tendance majoritaire de sécurisation et de pasteurisation de cette littérature pour la jeunesse qui, parce qu'elle a été trop institutionnalisée et trop corporatisée, s'est glacifiée en s'instaurant avec le temps, selon une volonté directrice exacerbée et inflexible pour la pérenniser, au point de devenir, par effet de conséquence imparable, dans l'esprit de la plupart des prescripteurs-trices animés-ées des meilleures intentions de retransmission des bienfaits de cette littérature illustrée aux enfants, un reliquaire de paramètres d'évaluation vétustes et un crédo erroné qui ne tablent plus qu'en des qualités obsolètes mais que ces transmetteurs-trices responsables s'évertuent de considérer toujours et néanmoins, parce qu'elles ont été instaurées et incrustées dans le temps et qu'elles se sont inculquées dans l'opinion publique, comme des valeurs définitives et in-interchangeables.

          Genre de fausses vérités sacralisées contre lesquelles je me suis toujours insurgé puisque je pensais et pense toujours qu'elles méritaient, et mériteront toujours, en fonction des évolutions dans le temps de notre société et de nos mœurs, ne serait-ce que pour être en conformité avec ces évolutions religio-philosophico-sociales, d'être régénérées et réactualisées en permanence.

          Une fois ces considérations d'ensemble posées, le domaine étant économiquement très florissant pour les trusts internationaux et les succursales d'héritage, appelées “Maisons” d'éditions pour mieux être rangées dans la catégorie du patrimoine national, il arrive aussi, comme je viens de le constater et d'en faire les frais que, par contagion et contamination de cette absence de législation rigoureuse, de petites entreprises provinciales d'édition, telle celle des Éditions MeMo, adoptent pour faire sans doute partie de ce lot des nantis de l'édition, afin de se grandir et de se mieux classer parmi les entreprises d'héritage, les mêmes codes, poncifs et partis-pris éculés et périmés, ainsi que les censures, les mises à l'index et, à leur profit, les passe-droits qui en découlent.

          Pour être plus précis et mettre les pieds dans le plat, je dirai ici, afin de prévenir le lecteur que le sujet traité concerne une affaire d'usurpation de droits et qu'il peut changer de voie s'il pense que ces questions de droits ne le concernent pas ou ne l'intéressent pas... Des questions de droits auxquelles j'ai consacré, lors de mon entrée en édition, à partir de 1965, une grande partie de mon énergie, à vouloir établir et définir, avant toute autre chose, comme si cette question des droits de tous ceux et celles qui participaient à la fabrication d'un livre primait sur toutes les autres, les contrats d'édition que j'utiliserai pour assumer mes fonctions.

           Des contrats légaux, juridiquement approuvés, qui devaient précisément stipuler le montant des droits que percevraient chacun des participants-collaborateurs-réalisateurs de l'ouvrage mis en œuvre, sur le prix de vente de cet ouvrage et pour chaque livre vendu.

          J'avais alors l'impression que cet établissement de contrats, plus que toutes les autres options créatrices que j'avais en tête, était la seule manière de pouvoir, pour peu que ces contrats soient en conformité avec les lois du genre et aussi différenciés qu'ils puissent être, selon le type d'ouvrages que j'envisagerais de produire, me permettre de revendiquer ma place, ma petite place, dans les diverses arcanes et structures complexes et multiples des métiers de l'Édition Nationale Française.

          Ce ne fut pas facile, puisque je n'avais jamais eu auparavant l'occasion de me débattre avec ces problèmes de propriétés et de droits afférents. Ni de m'y intéresser d'ailleurs. Ni d'être formé à cette juridiction spéciale... Ni d'avoir jamais eu l'opportunité d'établir, selon mes considérations et estimations ou intérêts, le moindre contrat... Aussi me fût-il difficile, mais d'une extrême importance, lorsque je devins éditeur de la Sarl française Les livres d'Harlin Quist, de rédiger moi-même ces contrats qui, justes et équilibrés, devaient correspondre, en fonction de la catégorie d'albums de littérature illustrée que j'entendais produire, à la légalité nationale mais aussi, puisque j'étais soucieux de l'Europe et que j'allais m'associer à un Américain, aux légalités juridiques européennes et internationales.

          Je n'eus pas trop de mal pour ce qui était des auteurs, dont les droits étaient généralement reconnus de longue date, même si souvent, je les entendais se plaindre de “contrats léonins” qu'ils étaient forcés de signer pour être publiés et qui, très habilement rédigés en termes très et trop spécifiquement juridiques, leur reprenaient d'une main ce que l'autre avait fait semblant de leur accorder... Je les entendais souvent citer une clause astreignante de ces contrats avantageant les éditeurs, clause dite de préférence, qui obligeait les auteurs, par reconnaissance envers l'éditeur qui avait été le premier à croire en eux et à prendre les risques d'investir sur leur talent en les mettant sur le marché du livre, à lui soumettre en priorité les cinq textes suivants qu'ils auraient en projet...

       Cette clause ne me plaisait pas et je décidai aussitôt que je ne l'utiliserai pas. Les auteurs et les illustrateurs n'avaient pas à m'être redevables de notre première collaboration et du fait que je les aie publiés...

       Mais, en réciprocité, je ne voulais pas non plus me sentir obligé de publier tous leurs projets...

       Pour les illustrateurs, les conditions de rémunération étaient bien pires car les éditeurs ne considéraient pas leur apport comme une création mais simplement comme un embellissement du livre, occasionnel et interchangeable, sans réelle véritable valeur ni signification... Ce qui permettait aux éditeurs français – alors que ce n'était pas le cas aux États Unis –, de se dispenser, puisqu'ils refusaient de leur accorder les mérites d'une fonction créatrice et les droits de propriété afférents à leurs illustrations, d'établir des contrats d'illustrateurs équivalents à ceux des auteurs...

        Les illustrateurs étaient payés au forfait... On employait même le terme “défrayé” pour dire que les sommes qu'ils recevaient étaient établies pour solde de tout compte...

       Mes enquêtes me menèrent à des constats affligeants mais que validaient, pour cette époque dont je parle, peu après 1965, les “us et coutumes” des métiers d'édition et de ceux des « gens du livre »... Avec une accentuation dans la forfaiture lorsqu'il s'agissait de la partie marginalisée de l'édition des productions pour enfants, celle des « imagiers de France » par exemple où il était de règle de ne jamais accorder de droits, ou bien très exceptionnellement seulement, aux illustrateurs, sur le nombre d'albums qu'ils avaient illustrés et qui seraient vendus... 

       Mieux et pire encore, Les éditeurs devenaient non seulement propriétaires détenteurs de tous les droits d'exploitation des illustrations acquises mais aussi propriétaires, au prétexte de garantir les impressions futures de l'ouvrage en question, des originaux de ces illustrations.

          Ce qui voulait dire que les illustrateurs étaient rétribués en un seul paiement, une fois pour toutes, quels que soient le résultat des ventes du livre auquel ils avaient participé... lequel paiement était réparti, pour la première moitié, en avance sur la remise de leurs illustrations, lors de leur engagement au projet, puis ensuite, à la remise de la totalité de leur travail, pour la seconde moitié...

       L'affaire était catégoriquement injuste mais nette : les illustrateurs n'avaient pas de droits de suite sur leurs oeuvres. Ils étaient proprement et radicalement déboutés de tous les droits annexes d'exploitation des illustrations qu'ils avaient fournies, tandis que les éditeurs pouvaient s'en servir, puisqu'ils en étaient devenus propriétaires à part entière, comme bon leur semblait et à leur profit.  

          Mon rôle fut donc, dans le cadre de cette Sarl française Les livres d'Harlin Quist, parce que j'avais fait mienne l'idée que j'étais seul responsable devant les tribunaux du bon fonctionnement de cette société, et, notamment, des contrats qui me lieraient aux collaborateurs que je solliciterais et des suivis d'effets de ces contrats... de me renseigner et d'apprendre auprès du Syndicat national de l'Édition, comment savoir rédiger juridiquement ces contrats.

          Et puis, à la pratique du métier et à mon grand étonnement, je fus bien contraint de remarquer que, parce qu'il s'agissait d'enfants et qu'on considérait que produire pour les enfants était forcément et systématiquement connoté d'une étiquette de bonnes œuvres et de bienfaisance – au nom d'une commisération sanctificatrice généralisée qui valait unanimement pour exonérer tous les producteurs patentés solidarisés –, que tous ceux et celles qui s'en occupaient, aussi bien en production qu'en prescription, dans ce champ très précisément circonscrit de livres et de productions pour la jeunesse, ne pouvaient jamais tomber, sous le coup des lois... Comme si, ils et elles, quelles que soient les infractions et les entorses qu'ils et elles pouvaient commettre en enfreignant les règlements prévus, étaient immunisés-ées par des statuts spéciaux, sauf-conduits de passe-droits, leur épargnant les sanctions des juridictions pour adultes qu'ils étaient susceptibles d'encourir...

          Ainsi en était par exemple, pour en revenir au corporatisme des différentes catégories de prescripteurs-trices institutionnels-elles ou privés-ées, celles notamment des bibliothécaires, et, plus précisément, de ceux et celles qui, sans statut de journalistes et sans leur déontologie, étaient chargées ou se chargeaient de publier des commentaires d'analyse critiques dans des revues corporatistes spécialisées... Des griffonneuses la plupart du temps, néophytes en littérature et en arts graphiques, car tous les hommes avaient progressivement et habilement fui, comme ils avaient déserté l'enseignement dans les classes primaires des écoles publiques en laissant se féminiser la profession, pour ne se consacrer qu'aux emplois de fabrication ou de supervision dans les hauteurs du vaste champ des productions pour enfants.

          Des griffonneuses qui agissaient en reines de pistes, sans se croire astreintes ni à la moindre nécessité d'informer objectivement les lecteurs, ni d'obéir et de respecter les règles juridiques. Estimant par-là qu'elles pouvaient, au mépris des droit légaux de propriété des petits éditeurs (ceux qui ne faisaient pas partie des Grands trusts et des entreprises d'héritage qu'elles craignaient et auxquelles elles obéissaient), des concepteurs et des directeurs de collections, des auteurs et des illustrateurs, tout se permettre, en se servant impunément, comme elles l'entendaient, de leurs droits patrimoniaux.

          J'ai eu à faire, en 2003 exactement, à un groupe de personnes bien placées dans l'association bien connue de La joie par les livres et de son Bulletin d'Analyse de Livres pour Enfants devenue Revue des livres pour enfants qui m'ont prouvé que, sous le couvert des institutions nationales dont elles dépendaient et des corporatismes qui en découlaient, les faussaires malhonnêtes étaient dans la place, au cœur même de la littérature pour la jeunesse et qu'ils et elles s'oignaient solidairement de parfums et d'encens pour se faire passer pour des anges purificateurs-trices, tandis qu'ils et elles me dénonçaient comme celui, aux pieds fourchus qu'il fallait absolument abattre...

        Le mal en question que je représentais était en l'occurrence, un livre que j'avais publié, selon une adaptation singulière et personnelle qu'en avait fait, selon des vues contemporaines d'actualisation, la conteuse Henriette Bichonnier, journaliste à Télérama, du conte traditionnel Boucle d'or et les trois ours, supplémenté des illustrations imaginées par Danièle Bour...

 

COUVERTURE

 

        Un album agréable, réédition d'une version de 1976 que j'avais publiée aux Éditions Universitaires-Delarge, qui n'avait reçu que des éloges et suscité même des émules puisque c'est à partir de cette représentation figurative des ours, faite par Danièle Bour dans cet album, que naquit dans l'esprit des dirigeants-tes de Bayard Presse, l'idée de toute la série des Petit Ours Brun...

      Un album qui ne me semblait pas pouvoir être le prétexte d'une contestation ou d'une condamnation alors que, pris en main par des concurrents-tes mal intentionnés-nées et revendicateurs-trices, il devint pour ceux et celles qui venaient de publier une autre version du même conte et qui avaient, à leur avantage, les outils promotionnels de l'Association La Joie par les livres et la connivence complice de sa directrice Geneviève Patte, avec l'appoint inconditionnel de la Revue des livres pour enfants, un sujet de discorde et d'ostracisme extrémiste...

       Cette autre version qui m'était opposée comme si elle était supranaturelle n'était rien moins que celle que venait de publier, sans vergogne, en étant juge et parti, Paul Fustier, directeur des Éditions Circonflexe, en association avec La Joie par les livres, avec une préface d'Évelyne Cévin, épouse de l'éditeur, dans la Collection Aux couleurs du temps, complémentée et complimentée par une ahurissante postface de Geneviève Patte “in person”.

      Une version importée des États Unis, datant de 1972, accompagnée d'images détestables de Paul Galdonne...

BOUCLE D\\\'OR ET PETIT OURS

 

          ... mais que Geneviève Patte directrice de La joie par les livres considérait en la recommandant, dans la postface du recueil, comme étant pour les enfants « le meilleur éveil à l'art»...

DÉDICACE

 

         ... en bénéficiant – Pourquoi se gêner puisque la revue était au service  des trois complices! –, d'être présentée dans la Revue des livres pour enfants, journal d'analyse critique de La Joie par les livres, en opposition à la version que j'avais publiée, de telle sorte que, par la juxtaposition et le soutien que l'association et la Revue de Geneviève Patte apportaient à la version de Galdonne, celle d'Henriette Bichonnier, Danièle Bour et moi-même, était discréditée d'une manière radicale et irréversible...

 

      Cela, sans que je puisse avoir, – puisque le droit de réponse auquel sont tenues par la loi toutes publications, était illégalement nié dans La revue des livres pour enfants, au mépris des règlements et des usages –, le moindre recours et la moindre possibilité de justifier, à l'intention des lecteurs, les raisons qui avaient motivé notre adaptation actualisée et ajustée aux contemporanéités de notre début du 21ème siècle, ni, bien entendu, sans pouvoir obtenir la moindre rectification aux interprétations fallacieuses et partiales de Geneviève Patte, Évelyne Cévin, Paul Fustier avec la complicité silencieuse de Françoise Ballanger la directrice de la Revue des livres pour enfants.

        Évelyne Cévin et Paul Fustier n'en étaient pas à leurs premiers méfaits puisqu'avant Boucle d'or et les trois Ours ils avaient contesté les quatre “animagiers” que j'avais publiés aux Éditions de l'Amitié, en allant jusqu'à s'attribuer le mérite du concept qui m'avait permis, en utilisant divers moyens techniques modernes de reproduction des images, dont la photographie, de le mettre au point pour rafraichir et inciter à reconsidérer le fameux Imagier du Père Castor qui avait fait son temps.

        En somme, là, aux yeux de tous, Geneviève Patte, Évelyne Cévin, Paul Fustier et Françoise Ballanger (responsable de la Revue des livres pour enfants), se comportaient en juges et partis sans que personne dans cette petite galaxie des productions pour la jeunesse ne s'émeuve ni ne mentionne leur abus de pouvoir, leurs abus de droits, leur malhonnêteté... Comme si toute les bibliothécaires approuvaient la prise d'intérêts de ces trois personnes et les sommes qu'elles encaissaient sur les ventes favorisées de leur version au détriment de celle que j'avais publiée.                         

        Ceci pour dire que la liberté de nuire et de porter préjudice à un livre, et aux ventes de ce livre, en privant ainsi les ayants-droits de leurs potentielles rémunérations sur les ventes, est un fait patent et récurrent qui se renouvelle sans cesse dans ce petit domaine réservé de la littérature pour la jeunesse, sans que jamais personne, puisque ces infractions se situent en marge des circuits de presse et d'édition pour adultes, n'intervienne pour dénoncer ces illégalités, ni ne s'indigne, ni ne s'alarme ni, qu'en conséquence, ces supercheries indignes soient signalées comme ce qu'elles sont : des fraudes et entorses délibérées aux règlements de justice.   

        J'ai pu ainsi le constater maintes fois, à mon détriment souvent, et peux témoigner et certifier que quelles qu'aient pu être les gravités des vols de droits patrimoniaux d'édition et autres privautés injustement perpétrées – même lorsque ces irrégularités flagrantes avaient fait l'objet de dépôts de plaintes en justice –, elles restaient toujours en quelque sorte in-fondées et in-crédibles, comme si elles étaient lettre morte, oubliées et enterrées avant d'avoir été prises en compte, totalement ignorées par les deux corporations concernées qu'étaient, au premier chef, celles des éditeurs-producteurs de la littérature pour la jeunesse, et celle des institutions de prescriptions. 

        A croire que la raison de ce silence et le désintérêt des bibliothécaires en particulier, envers ceux et celles : auteurs, illustrateurs, concepteurs et directeurs de collections, qui sont pourtant à la base des approvisionnements en livres de leurs rayons et étagères des bibliothèques publiques, ne viennent que de la suffisance et du manque d'intérêt pour autrui, par égotisme corporatiste, que leur donne en privilège leurs statuts de fonctionnaires de l'État... Une fonction régulièrement sécurisée et mensualisée qui semble motiver leur manque d'engagement, au point de nous permettre d'imaginer qu'elles puissent se dire :  « Mais pour quelles raisons devrions-nous nous mêler de ces affaires qui ne nous concernent pas ?... »

        Alors qu'on serait tenté, vœu pieux, de penser, parce que les livres existent et qu'elles s'en servent quotidiennement pour assumer leur fonction, qu'elles devraient se soucier des statuts, des droits et de la santé morale des différents acteurs qui engagent souvent leur vie et leur énergie à produire ces livres !... Alors qu'on souhaiterait que ces actants-tes soient considérés-ées par elles comme faisant partie d'une plus grande corporation que la leur propre, celle qui existe et qu'on nomme « les gens du livre » et qu'elles se souviennent de s'inquiéter de savoir si ces actants-tes sont bien et légalement rémunérés-ées ou si on les pille, les plagie et les force à renoncer à leurs désirs de s'exprimer à l'intention des enfants...

        Je ne parle pas en l'air en disant cela car je l'ai vérifié plusieurs fois, à différentes étapes de mon parcours professionnel, et ai pu constater qu'il existe un fossé très nettement établi entre d'une part ces fonctionnaires institutionnels chargés de la prescription – mais aussi, très souvent, au nom d'intérêts politiques ou religieux, de proscription –, qui se rangent toujours du côté de ceux qui, parmi les plus forts en édition produisent et les alimentent en “nouveautés”, en oubliant totalement, voire même en méprisant parfois, le sort des auteurs et des illustrateurs, ou celui de l'éditeur-concepteur, puis concepteur-directeur de collections, que j'ai été, qui sans sécurité, aux périls de leurs risques, travaillent à leur compte, rémunérés aux pourcentages par livres vendus, et sans avoir jamais, en retour de leurs investissements, la moindre assurance d'une rémunération.

        Un fossé devant lequel je me suis trouvé confronté en mesurant mon impuissance, même lorsque j'ai pu, mais en vain, tenter d'alerter ou du moins d'essayer de faire comprendre comment, sous mes yeux, mais dans mon dos, le frauduleux avocat qu'était Jean-Pierre Delarge, actionnaire et directeur des Éditions Universitaires, où je m'étais engagé à créer un Département Jeunesse, avait pu s'octroyer le droit de rayer mon nom des 6 livres que j'avais initiés et édités au cours de ma première étape d'édition dans le cadre de la Sarl française Les livres d'Harlin Quist – les Quatre Contes de Ionesco, Le Galion et Pierre l'ébouriffé –, en apposant le sien en couverture des rééditions de ces livres, comme s'il avait été l'initiateur de ces ouvrages...

         Ces entorses aux droits, ces spoliations et ces vols n'intéressaient personne. pire que cela, il m'est arrivé qu'on me dise que je l'avais cherché en m'investissant dans des territoires où je n'aurais jamais dû m'aventurer..

         Il s'agissait-là pourtant d'un vol caractérisé, délibéré et revendiqué qui n'était pas une peccadille puisqu'en subtilisant tous les droits que j'avais sur ces livres et les sommes qui devaient me revenir sur la vente de ces livres, Jean-Pierre Delarge était passible de correctionnelle... Vol perpétré au vu et su de tout le monde, sans que personne ne veuille, ni dans le petit monde de la littérature pour la jeunesse, ni dans la presse médiatique pour adulte, entendre mes plaintes et les relayer pour que le fraudeur soit démasqué et forcé de reconnaître ses infractions, et sanctionné pour ses fautes comme il se devait...

        J'insiste à dire que, frisant l'aberration, toutes les dénonciations qui pouvaient, dans ce petit monde réservé de la Littérature pour la jeunesse, être formulées pour signaler ces exactions et manquements aux droits, n'étaient jamais prises en considération par les journalistes qui œuvraient en milieux médiatiques adultes et, mieux encore, qu'elles étaient systématiquement ignorées et passées sous silence comme nulles et non avenues.

         Et que c'est, pour cette raison précise, que j'ai tenu à faire partie, dans un premier temps, avec Anne Philipe et Marguerite Duras, Yves Navarre et Pierre-Jean Rémy, des fondateurs du SELF (Syndicat des Écrivains de Langue Française)...

             ... puis que j'ai fait partie de la SGDL (Société des Gens de Lettres) aux côtés de Pierre Dumayet...

             ... d'où a émané ensuite l'équipe fondatrice de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia) dont je suis membre honoraire...

             ... Société que je recommande vivement à tous ceux et celles qui, d'une manière ou d'une autre, investissent leur imagination créatrice dans les arts média puisqu'elle défend toujours et s'acquitte, grâce à la structuration administrative adéquate de ses services, de manière équitable et irréprochable, de tous les divers droits qui me reviennent – des exploitations directes ou secondaires qu'au titre d'éditeur-concepteur-directeur de collections sur les livres que j'ai publiés –, mais d'une manière plus générale, de tous les droits qui peuvent revenir aux divers actants opérant dans les multimédias...

        Ceci étant dit, on peut comprendre alors, qu'en conséquences de ces silences qui, par omission, ne favorisent que les fraudeurs et usurpateurs sans scrupules en tous genres qui viennent chercher leur pâture dans ce petit pré-carré de la littérature pour la jeunesse, ceux-ci puissent, comme le fait Loïc Boyer dans son livre, avec l'aval de son éditrice Christine Morault des Éditions MeMo, s'en donner à cœur joie, bénis et blanchis par avance, quelles que soient leurs forfaitures, en feignant l'ignorance de l'existence de ces droits patrimoniaux ou, plus ouvertement et plus effrontément, en les niant carrément.

         Comme vous le verrez dans ce qui suit, ouvertement, je mets en cause Loïc Boyer, puisqu'après quatre années de correspondance assidue, établie entre nous afin que je puisse l'informer du mieux que je pouvais et répondre aux questions qu'il me posait sur mon parcours professionnel et sur les livres que j'ai publiés, je peux finalement conclure, une fois lues les interprétations qu'il en tire, qu'il n'est pas honnête, qu'il n'est pas rigoureux et qu'il est prêt à encenser n'importe qui et à propos de n'importe quoi, pour se pousser dans la carrière et s'y faire une place.

       Je dis cela avec hargne et tristesse car c'est la deuxième fois que Loïc Boyer se comporte de la sorte avec moi. La première étant à l'occasion de sa décision de mettre en oeuvre et de réaliser, sans prendre la peine de m'informer, à partir des livres que j'avais publiés, sa série de vidéos de Cligne,Cligne Magazine, qui, plaidant pour sa gloire et son savoir faire, sont en libre accès sur Internet, alors qu'elles ont été réalisées sans autorisations des ayants-droits et en contrevenant ouvertement au respect et aux intérêts qui leur sont dus.

       Indigné alors lorsque je fus informé, j'avais pris le temps d'écrire une lettre à Loïc Boyer, pensant qu'il avait agi de bonne foi, par ignorance des lois sur la propriété intellectuelle des auteurs, des illustrateurs et des éditeurs... en espérant qu'il prendrait conscience des infractions auxquelles il s'était livré et qu'il éviterait désormais d'y retomber...

       Une lettre datée du 13/04/2016 dont je joins ici les termes :

         Mon cher Loïc Boyer

         Hélène Valotteau, à bon escient, attire, avec mansuétude, mon attention sur vous et sur vos œuvres et particulièrement sur ces traficotages que vous vous autorisez à pratiquer sur les livres que j’ai publiés.

        N’ayant pas la bonté d’Hélène Valotteau et étant plus personnellement concerné par ce que je considère comme faisant partie de mes propriétés et devoirs, en charge de défendre les droits des auteurs et des illustrateurs de ces livres, je suis atterré par vos audaces et par votre mépris des lois qui règlent notre profession. Pour vous le dire tout net, je ne vois, à l’examen mené de ce que vous vous permettez de faire avec ces livres que j’ai publiés, que prétentions, présomptions et manipulations et considère que toutes vos interventions sur les livres que j’ai publiés, sans mon autorisation puisque je suis encore vivant, sans celle de mon fils, mon seul héritier, ou sans celle écrite de la direction des conservatrices responsables en dernier ressort des archives que j’ai déposées à l’Heure Joyeuse-Médiathèque Françoise Sagan, sont des usurpations éhontées qui méritent d’être sanctionnées comme détournements et abus de droits patrimoniaux par une juridiction appropriée.

          Est-il besoin de vous le rappeler : que ces livres m’ont tant coûté, à moi et aux miens, en affres, en suées, en rage et en pleurs parfois … et davantage encore si on tient compte de l’énergie et des talents déployés par les auteurs et les illustrateurs pour m’aider à les réaliser et à les produire, sans être parfois, ou si peu et si mal, payés… pour un résultat d’accueil tellement mitigé de la part du grand public en général, – ce qui, vu l’originalité des livres, était compréhensible –, mais tellement suspicieux et tellement “réprobatif” de la part des prescripteurs institutionnels – la joie par les livres en particulier ! –…

       En bref, ces livres et nous, les responsables de leur existence, avons tellement souffert, de l’apathie, de l’incompréhension, du peu d’enthousiasme que leur témoignèrent les gens, l’intelligentzia et la doxa de cette époque…qu’il m’arrive d’avoir envie de les venger, de nous venger, de me venger.

       Vous comprendrez donc, du moins je l’espère, après avoir lu ces mots, qu’ainsi animé de cette haine tenace envers tous ces mépris essuyés autrefois qui voudraient s’exonérer aujourd’hui par des reconnaissances d’excuses bien tardives, bien inutiles et bien superfétatoires, que j’aie pu prendre la décision maintenant que la mort me guette, décision que vous méritez, de vous assigner au tribunal de justice pour que vous répondiez de vos méfaits.

       En fonction de quoi, la récidive ne me laissant plus de doute sur sa bonne foi, mon jugement sur Loïc Boyer peut paraître certes sévère aujourd'hui et je le reconnais bien volontiers, alors qu'il n'est simplement qu'à la mesure de ses pratiques illicites et récurrentes... Car, je le soupçonne, bien qu'il ait été informé par mes soins, de faire cela avec d'autres auteurs, illustrateurs et éditeurs, de manière systématique, en se servant abusivement de leurs droits, dans la seule et unique intention de consolider son propre statut aux prétentions multiples : d'auteur, de graphiste, de créateur de vidéos publicitaires, d'éditeur, de commissaire organisateur d'expositions en bibliothèques publiques et de conférencier sur les illustrations de livres pour la jeunesse... 

      Jugement définitif que je me sens le droit de poser sur sa personne mais que je soumets au lecteur en le prenant à témoin et en espérant qu'il aura la patience de poursuivre la lecture des quatre autres épisodes du feuilleton que je place sur ce blog, afin qu'il fasse la part des choses entre, d'une part, les interprétations, approximations, falsifications et énormités publiées par Loïc Boyer dans cette Monographie Les Images Libres et, d'autre part, en contre position, les remarques, les démentis, les rectifications et les réflexions argumentées que j'ai invoqués, en pensant alors, bêtement je l'avoue, que l'auteur et l'éditeur consentiraient à en tenir compte et qu'ils apporteraient au texte, avant l'impression du livre, les amendements et les demandes expresses de corrections qui s'imposaient.

        Fin donc, ici, du premier épisode de mon rapport d'indignation et de tristesse, en rappelant au lecteur qu'il a été déclenché par la publication du livre de Loïc Boyer Les Images libres, récemment publié par Christine Morault aux Éditions MeMo.

        La suite du feuilleton, qui comportera des passages du texte du livre de Loïc Boyer et mes arguments en réfutation, sera mise en ligne très prochainement, dans le début du mois de janvier 2022.

        Joyeux Noël.

                                                 François Ruy-Vidal

                                                    Le 23/12/2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



31/12/2021