RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

1967. 19 MAI : LETTRE D'ÉTIENNE DELESSERT A F. RUY-VIDAL

1967/05/19 LETTRE D’ÉTIENNE DELESSERT A F. RUY-VIDAL

 

New York le 19 mai 67

 

Cher François

            Harlin nous est bien revenu de notre très ancien monde. Je n’ai pas eu le temps de le voir très longuement--Il doit rattraper les retards et préparer cette Books Convention de Whashington où il va passer une semaine –autant dire que lesmots “busy” et “ hectic ” sont à la une et avec des caractères hénaurmes.

A son retour de Whashington il aura peut-être le loisir de nous décrire mieux son périple. Dans les grandes lignes je sais quelles ont été ses démarches—et les malheurs de la distribution française où tout le monde trouve ses livres trop beaux !... Astérix a-t-il fait vraiment autant de ravages, le goût ne se relève-t-il pas après qu’il soit passé ?

            Je sais aussi la grande nouvelle – la très couteuse merveilleuse nouvelle et je voulais vous féliciter mille et mille fois d’avoir ainsi fait devenir réalité ce qui n’était qu’une somptueuse idée avancée lors de votre séjour newyorkais. Et vous remercie aussi comme je l’ai fait pour Harlin d’avoir persévéré à croire que je pourrais peut-être illustrer Ionesco.

            Puisse le cupide grand homme et son agente maladivement efficace -- ne pas changer d’avis – et ne pas créer des complications ! Bien que le premier conte, celui des Jacqueline pose pas mal de problèmes à illustrer, je me réjouis en regardant les deux autres histoires à imaginer ce que pourrait être l’accompagnement visuel des textes de Ionesco.

            A quand Anne Sylvestre ? Pas très vite car là aussi je plaide la possibilité d’un grand livre à réaliser mais Ionesco d’abord, ne mangeons pas tout à la fois !

            Merci encore pour l’attention que vous avez porté à Sans Fin la Fête. Je crois que le texte français va bien—On a tout de même laissé passer un coasser-croasser, que seule ma mère a remarqué je l’espère, alors motus !

            Harlin ne m’a pas dit quelle était la réaction de Ionesco à mes dessins—il avait du mal à suivre notre conversation – alors aime-t-il le livre ou préfère-t-il les dessins parus dans Graphis ? Qu’en pense-t-il, cela m’intéresse beaucoup.

           A bientôt peut-être, tout au moins par lettres ; je me transporte – à merveille des idées – à Paris pour vous prier de recevoir, ainsi que votre femme, mes pensées très amicales.

                                                Étienne

PS : Où en sont vos autres projets ?...Green, Charles-Roux ?...

 

 



12/11/2017

A découvrir aussi