RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

RUY-VIDAL CONCEPTEUR D'ÉDITION

2017/11/18 DE LA MAUVAISE FOI DE MME BOULAIRE BINAIRE

2017/11/18 DE LA MAUVAISE FOI DE MME BOULAIRE-BINAIRE

 

DE LA MAUVAISE FOI

ET DES INTERPRÉTATIONS FALSIFICATRICES

DE MME LA BINAIRE BOULAIRE.

D’APRES DES EXTRAITS DU “BEAU ET DU MOCHE”

UN DE SES ARTICLES QUI FERONT DATE

COMME EXEMPLE DE LA SUPREME BETISE D’EXÉGESE

D’UNE FAUSSE HISTORIENNE DE LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE

 

        Prenant appui sur de simples dires de Mme Boulaire, prononcés toutefois dans un cadre institutionnel universitaire et à des fins d’éducation à l’objectivité et d’inciter les élèves à s’informer, avant d’émettre tout point de vue interprétatif, et, m’excusant par avance de l’avantage que ces dires intempestifs me donnent, il me semble nécessaire de faire remarquer  avec quelle ignorance outrageante, quels a priori et quels mépris des faits réels, Mme Boulaire Binaire s’inscrit en faux pour s’instaurer historienne scientifique et décréter «Cependant, très rapidement, les éditions Harlin Quist vont habituer les adultes à une violence inédite dans l’album, et ce, grâce à une politique qui mêle production éditoriale audacieuse et médiatisation tapageuse (on se souvient de la controverse par voie de presse avec Françoise Dolto)».

         Il faut être simplement naïve ou fieffée haineuse pour en arriver à prétendre, comme Mme Boulaire le fait, d’une part, qu’un petit éditeur sans argent, hypothéquant le petit appartement de 35 m2, dans lequel il habitait, au 54 de la rue de Montreuil dans le 12ème arrondissement de Paris, avec son épouse et son fils de 13 ans en 1966, puisse orchestrer une quelconque campagne de presse magistrale en vue d’imposer, de toute pièce, à tous les adultes et à l’attention publique, une habitude à une violence quelconque et, d’autre part, laisser entendre comme le prétend Mme Boulaire, que les médias seraient assez sottes pour, se laissant manipulées, endosser et entériner les instigations programmées d’un jeune éditeur né de nulle part, sans curriculum vitae et sans soutiens éditoriaux familiaux.

       Ne reste de  toutes ces assertions, sans fondements et même de pure invention de Mme Boulaire, que l’aveu qu’on lui arrache malgré elle : une production éditoriale audacieuse.

       Où est le crime en cela ?... Sinon que cette production éditoriale audacieuse compromettait et remettait en cause les options éditoriales adoptées par la plupart des éditeurs pour la jeunesse de cette époque du milieu des années soixante, aussi bien que les choix et les goûts conformistes des prescripteurs-trices institutionnels de cette époque-là, ainsi que, cinquante ans après, chose extraordinaire, les choix et les goûts personnels, subjectifs, affectifs, – qu'on peut facilement qualifier de passéistes aujourd'hui puisque identiques à ceux qui prévalaient en 1965 – qu'affiche bravement et nostalgiquement Mme Boulaire.
        Mais, libre à Mme Boulaire, un demi-siècle après, si cela peut assouvir ses frustrations, de s'acharner sur de simples bouquins, de s’en faire une grosse tête et d’en nourrir sa haine, alors que cette production éditoriale audacieuse n'a plus aucune raison d'inquiéter aujourd'hui qui que ce soit – mis à part les quatre ou cinq livres que j'ai publiés en 74 et qui continuent d'être exploités depuis 1974 par Grasset-Jeunesse – et devrait plutôt servir de référence à ceux que l'histoire de la Littérature pour la Jeunesse intéresse comme une de toutes les qualités d'options susceptibles d'être offertes aux enfants.

       La question n'est pas simple et chacun sait qu'on n'est jamais soi-même sans son passé. Or cette option passée que j'ai délibérément instaurée de : ne publier que des livres pour les enfants qui ne soient pas écrits et illustrés par des spécialistes de la littérature enfantine est encore là, même si cinquante ans se sont écoulés et, chose curieuse, elle semble toujours irriter, contrecarrer et nuire encore, un demi-siècle après son émergence, aux options d’édition pour enfants que Mme Boulaire soutient, encense largement et préconise dans ses enseignements universitaires en ne remettant jamais en doute ni le bien-fondé de ses choix, ni la légitimité de ses détestations.

       La suite de l’article de Mme Boulaire est du même genre mais, dans une certaine mesure, a de quoi rassurer : Mme Boulaire fait du “B and B”de son temps, du Binaire Boulaire et semble ne pouvoir faire que du Boulaire Binaire. A partir de quoi toutes ces déductions discréditrices et vénimeuses ne sont qu’affirmations à prendre avec les pincettes de la suspicion :

       «Cette provocation ouverte, nous dit-elle, perturbe suffisamment les repères esthétiques pour que le regard porté sur l’ensemble des albums de ces années-là se fasse moins sage, et que la violence chromatique ou graphique soit acceptée, puis appréciée pour son intérêt esthétique

        Le mot provocation ici employé, aurait très bien pu, si l'auteur avait été de meilleure foi, être nuancé et remplacé  par le mot proposition, car, en somme, ce que je faisais alors, à des tirage restreints de moins de 2000 exemplaires, n’étaient que des propositions, nullement préméditées pour être provocantes, mais offertes au public français, à partir d'une option d'édition résolument différente de celle, conformiste, traditionnelle, généralisante et banalisante, qu’offrait, en tous lieux de vente, y compris les épiceries et les bureaux de tabac, l’option importée des USA des Petits Livres d’or. (Des petits livres que Mme binaire connaît très bien).

      Combat de David contre Goliath que j'avais entrepris sans savoir à quelles forces idéologiques et à quelles puissances d'argent j'allais devoir faire face mais que Mme Boulaire Binaire inverse totalement, pour les besoins de sa démonstration , de sa cause et de son parti pris pour le trust Hachette qui exploite cette résurgence des Petits Livres d'or, en signant par là, de toute évidence, son manque de scrupule et de dignité objective.

    Après cela, Mme Boulaire cite ensuite, imprudemment, sans présumer de l'injustice qu'elle révèle, le Conte Numéro 3 d’Eugène Ionesco comme étant : Le premier album d’Harlin Quist commenté dans la Revue du livre pour enfants...  et la fiche en est confiée à Isabelle Jan, preuve sans doute que le débat a été suffisamment riche pour qu’on se réfère à une autorité.  

       Oui, Mme Boulaire a raison, ce Conte Numéro 3 d'Eugène Ionesco, publié en 1971-72, soit 42 ans après la parution des premiers Petits livres d’or, en 49, est bien le premier livre, parmi le 25 autres que j'avais publiés (Trente en tout entre 1967 et 1972) qui fut pris en compte par Geneviève Patte et ses vestales de La Joie par les livres. Simple indication, que je ne serais pas allé rechercher pour m'en plaindre mais que Mme Boulaire me livre, clé en main, pour dénoncer le manque d'objectivité et l'entêtement de mademoiselle Geneviève Patte et de son Bulletin de Livres pour enfants, tributaires de son mécène Anne Sclumberger-Doll, la bâtisseuse de la Petite Bibliothèque ronde de Clamart, affiliée au grand trusts d'édition américain de la Westhern Publishing International Compagny et de l'éditeur Simon and Schuster, les fameux éditeurs des Petits Livres d'or et de la plupart des livres écrits et illustrés ensuite par Paul Cardonne que Mademoiselle Patte va, considérant qu'ils sont «...le meilleur éveil à l'art», jusqu'à engager la neutralité de réserve à laquelle devrait être astreinte une institution de réception et de prescription, recommander et faire éditer par le plagiaire Paul Fustier aux Éditions Circonflexe, dans une traduction de son sbire et sa complice : Mme Catherine Bonhomme.

      Ce Conte Numéro 3 d’Eugène Ionesco fut brillamment illustré par un jeune artiste, Philippe Corentin, frère jumeau d'Alain le Saux, dont c'était le premier livre. Un artiste humaniste dont l'humour est à la fois sarcasme et tendresse, dérision et perspicacité, et dont le talent fut reconnu immédiatement, internationalement, dès ce premier livre. Un artiste, bref, qui a bien fait son chemin depuis, puisqu’on ne compte plus les nombreux albums de lui qui ont été édités en France et vendus à l’étranger, mais que Mme Boulaire refuse catégoriquement de prendre en compte et de citer par solidarité féminine avec le Ku Klux Kan de la Joie par les livres. Refus qu'elle adopte aussi, soit dit en passant, vis-à-vis de Nicole Claveloux et d'Alain Gauthier, alors qu'ils sont avec Philippe Corentin trois des meilleurs artistes dont j'ai publiés les premiers livres.

      «Réaction purement négationniste! de Mme Boulaire Binaire, m'a-ton plusieurs fois répété...qu’elle a certainement héritée de Geneviève Patte et du clan de la Joie par les livres, en raison de l'indépendance d'esprit de ces trois artistes et de leur liberté et authenticité de création... mais qui s'oubliera avec le temps!...»

      Non, résolument non! le temps ne changera rien à l'affaire et Mme Boulaire Binaire en est la preuve bi-centenaire, puisque, à l’évidence, les styles de ces trois artistes ne peuvent d’aucune manière s’apparenter à l'option éditoriale du faux dessin d’enfants que ces dames de la Joie par les livres ont toujours préféré et préconisé comme étant parfaitement adaptés aux aptitudes d’appréhension des enfants, de tous les enfants, et comme le seul suffisamment satisfaisant pour combler toutes leurs aspirations.

 

                                                                      François Ruy-Vidal

                                                                         2017/11/18 

 

 

 

 

 



18/11/2017

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